Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

22 septembre 2005

Pétrole contre nourriture: pudeurs françaises


L'instruction du volet français de l'affaire "pétrole contre nourriture" avance à grand pas sous la conduite du juge Philippe Courroye. Hier, Claude Kaspereit, fils de Gabriel, ancien pilier du système parisien de l'époque chiraquienne, a été mis en examen. Il aurait bénéficié de 8,5 millions de barils de brut irakien revendus ensuite avec plusieurs millions de dollars de bénéfice.
Le 11 septembre dernier, celle de Serge Boidevaix, pour "trafic d'influence et corruption" a bien failli passer inaperçue. L'AFP l'a présentée comme celle d'un "ancien diplomate français." Comme s'il s'agissait d'un simple fonctionnaire du rang! Or, Boidevaix est, excusez du peu, un ancien secrétaire général du quai d'Orsay formé à l'école de Michel Jobert. Lui aussi est un membre du sérail chiraquien. Il fut le conseiller diplomatique de Jacques Chirac de 1974 à 1976, à la grande époque d'Osirak, celle ou le jeune occupant de Matignon était tombé sous le charme d'un non moins jeune vice-président irakien du nom de Saddam Hussein. Boidevaix est aussi un proche de Maurice Gourdeau Montagne, actuel conseiller diplomatique du chef de l'Etat. Voilà qui ne suffit pas à affirmer que Chirac est mouillé dans "Pétrole contre nourriture", mais au moins peut-on émettre l'hypothèse d'une implication possible de l'Elysée.
Boidevaix, reconverti dans le monde des affaires, est bien un ancien directeur de la chambre de commerce franco-arabe, c'est un intime de Tarek Aziz. Cela fait beaucoup de raisons pour lesquelles le pouvoir irakien de Saddam pouvait juger utile de le récompenser. Boidevaix s'est vu attribué, lui, plus de 32 millions de barils! En a-t-il ensuite fait profiter ses mentors politiques de cette manne? La question mérite, me semble-t-il, d'être posée avec un peu plus d'insistance.

En cherchant des informations sur Boidevaix, je suis tombé sur un excellent blog intitulé "politique arabe de la France", qui retrace complètement la carrière de l'ancien diplomate.
Voyez aussi comment l'agence reuters a traité l'information en soulignant correctement, elle, la qualité du mis en examen

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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