Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

31 janvier 2008

Un plan pour l'audiovisuel public

Je suis sollicité par des amis journalistes de l'audiovisuel public pour signer une pétition contre la réforme annoncée par Sarkozy. Bien que farouchement attaché à l'idée d'un service public fort et respecté, je ne suis pas persuadé que leur démarche aille au delà que la revendication du statu-quo. Or, en ce domaine, comme en d'autres, je suis blairiste, c'est à dire que je pense que pour être soutenu et sauvé le service public aurait du faire des efforts financiers, et, oui, des économies qu'on ne lui a d'ailleurs même jamais demandé. On invoque toujours le modèle de la BBC en oubliant qu'en contrepartie d'un soutien financier et d'une garantie absolue de son indépendance éditoriale, la tutelle de la beeb exige d'elle une utilisation rationnelle de ses moyens, et lorsqu'il le faut des plans d'économie qui peuvent comporter des suppressions d'emplois. A France Télévision, c'est l'inverse: saupoudrage des moyens au lieu de les concentrer sur des missions de qualité, stratification des statuts de personnel et des chaines qui s'empilent sans que soient distingués leur rôle, et bien sûr faible indépendance par rapport au pouvoir politique. Dire que les effectifs sont pléthoriques (Ah! les placards dorés et autres sinécures du public...) et qu'il y a peut-être une chaine de trop est une évidence. Pour autant, et c'est le paradoxe, le service public est sous-financé et ne peut se permettre la politique de production prestigieuse qu'on est en droit d'attendre de lui. A plus forte raison si on le libère de la publicité et de la course à l'audience qu'elle suppose, ce qui n'est pas une idée idiote.
La chaine monde qu'est France24 devrait, en toute logique être rattachée au pôle public, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui alors qu'elle est financée à 100% par l'Etat! Ses moyens devraient être considérablement augmentés pour rivaliser avec BBC world, CNN ou Al Jazeera.
Ce n'est qu'une fois que le service public aura fait la preuve de sa capacité à faire des économies que le gouvernement, au lieu d'imaginer une taxe sur les activités les plus créatrices de richesse et génératrices de croissance, pourra à son tour montrer son soutien au service public en expliquant courageusement aux Français que pour qu'ils aient un service public indépendant des pouvoirs économiques et politique, qui porte haut et loin l'idéal de qualité, il doivent accepter une hausse substantielle de la redevance.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On a effectivement frôlé l'incident diplomatique entre la France et le Quebec. Voici les faits.
Un des leaders de l'opposition du Quebec, monsieur Mario Dumont était en visite en France. En raison des liens entre le Quebec et la France, tous les hommes politiques du Quebec sont reçus à Matignon, or, monsieur Dumont qui s'apprêtait à partir de France sans être reçu. Il a été reçu en catastrophe par Monsieur Fillon au tout dernier moment (http://www.ledevoir.com/2008/02/09/175472.html). Pourquoi, parce que le premier ministre du Québec Jean Charest est intervenu pour que Monsieur Fillon accomplisse son devoir.(http://www.ledevoir.com/2008/02/11/175631.html#)
Voici la conclusion de l'article du Devoir "La visite allait donc passer à l'histoire récente des relations diplomatiques entre la France et le Québec comme un précédent puisque ni Jean Charest, ni André Boisclair, ni Jacques Parizeau n'avaient eu à subir un tel affront."