Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

19 octobre 2008

Vous avez dit: vive la crise?

Depuis ma dernière note sur les Etats-Unis, en date du 15 septembre, Obama a creusé l'écart dans les sondages. C'est bien entendu l'étendue et la gravité de la crise financière, la crainte d'une récession de longue durée qui expliquent cette évolution, ou plus exactement la médiocrité des prestations de Mc Cain dès qu'il est question d'économie. Obama est beaucoup plus pragmatique sur ces questions, même si son programme parait désormais en grande partie irréaliste. Mais le besoin de régulation et d'intervention étatique apporté par la crise rend plus pertinentes les solutions traditionnellement proposées par les démocrates. La crise a été la fameuse "surprise d'octobre". Et une sacrée, même si d'aucuns l'avaient vue arriver, peut-être pas avec cette intensité. Du coup l'effet "Palin" a fait long feu. Arrive alors l'épisode "Joe le plombier" qui donne l'occasion d'un autre "story telling": Un homme qui symbolise le rêve américain (déçu), écrasé par les impôts et poursuivi par le fisc, qui pour cette raison ne peut racheter l'entreprise pour laquelle il travaille. Bien joué. Ce sont, bien plus que les programmes sur ce genre d'histoires que se cristallisent les intentions de vote de dernière minute. Mais encore raté: Joe s'exprime un peu trop bien dans les medias. On découvre que s'il n'est pas un vrai "plombier", 'il est en revanche enregistré comme Républicain. Comme par hasard, il est blanc et habite l'Ohio. Le "swing state" par excellence. Depuis 40 ans celui qui gagne l'Ohio gagne l'élection. De la à imaginer un coup monté de la campagne Mc Cain, il n'y a qu'un pas. Ce dernier en a juste un peu trop fait, en citant Joe pas moins de 24 fois lors du dernier débat!
Alors? L'affaire est dans le sac? Ça se pourrait bien. Que peut il encore arriver? Tout le monde pense notament à une sous-estimation énorme du vote racial par les sondages qui ne sont pas très fiables aux Etats-Unis. Ou pire, à un attentat terroriste ou contre la vie d'Obama. On joue à se faire peur sur le thème: Il n'y aura jamais un noir à la Maison Blanche, il y aura un coup de théatre de dernière minute. Je crois quant à moi-c'est un pari, le grand pari de cette élection- que, hors mis dans quelues Etats du sud, l'Amérique blanche souhaite entrer dans une ère post raciale pour se débarrasser de la culpabilité de l'esclavage et de la ségrégation. Dans ce dessein, Obama, noir juste ce qu'il faut, apparait comme l'homme idéal.

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