Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

10 février 2009

Jour d'élection en Israël

On peut toujours se tromper, et la prédiction, en matière de politique israélienne, est sacrément hasardeuse. Néanmoins, on peut risquer que le vainqueur des legislatives s'appellera Netanyahou. Même si dans la dernière ligne droite il ne parvenait pas à devancer Tsipi Livni et Kadima, il est fort probable que le Parti Travailliste sera si faible qu'il ne permettra pas au parti centriste de construire une coalition durable et surtout assez forte pour négocier la paix. Dans ces conditions Netanyhaou sera le maitre du jeu. Le moins mauvais scenario, et sans doute celui qu'il souhaite serait une "grande coalition" avec Kadima et les travaillistes. Immobilisme garanti mais ce serait quand même moins terrible qu'un gouvernement droite-extrême droite-religieux. Je pense que Netanyaou n'a aucune envie de s'associer au croquemitaine Lieberman. C'est un pragmatique.
Netanyahou ne veut pas de nouvelles évacuations de colonies et dans ces conditions il y a fort à parier que les négociations avaec les palestiniens n'avanceront pas d'un pouce sous son leadership, à moins d'une très forte et très improbable pression américaine. Mais en même temps regardez le bilan de Kadima: orpheline de son concepteur, Ariel Sharon, la coalition de centre gauche n'a tenu aucune de ses promesses et a fini par cette guerre stupide de Gaza: les roquettes continuent de tomber sur le sud d'Israël. Les israéliens sont persuadés qu'elle s'est arrêtée trop tôt et s'imaginent qu'avec le Likoud Israël serait allé jusqu'au bout. Mais quel bout? Face à cette ennemi là Israël n'avait qu'une solution rationnelle: négocier avec le Fatah pour l'éliminer. Mais où sont ces "douloureuses décisions" dont parlait Olmert? Résultat, zéro pointé. La gauche est démobilisée et La droite revient en Israël, et bientôt lorsque des élections auront lieu en Palestine, le Hamas gagnera à nouveau et encore plus nettement, car selon les sondages une forte majorité de palestiniens de cisjordannie estiment qu'il est le vainqueur de la guerre de Gaza. Ces élections pourraient avoir lieu si Israël échange la libération de Guilad Shalit contre celle des députés du Hamas à l'assemblée legislative palestinienne. Ceux-ci siègeraient à nouveau et constateraient que le mandat d'Abbas a échu le 9 janvier. Le Hamas pourrait alors remporter aussi la présidence. Il n'y aurait alors vraiment plus de partenaire pour la paix. Beau travail.

2 commentaires:

claire a dit…

Le grand gagnant sera, de toutes façons ,le Hamas vu la tournure que prennent les élections israeliennes.
Terminés alors les pourparlers de paix et la véritable création d'un état palestinien. C'est désespérant...
Merci pour votre analyse. Amicalement. Claire

Anonyme a dit…

Il faudrait peut-être songer que lorsque l'on veut un partenaire pour la paix, on n'assomme pas les civils de ce partenaire sous les bombes.
La prise du pouvoir du Hamas, n'est-ce pas justement ce qui était recherché à travers cette nouvelle invasion de la Bande de Gaza ? Ca rend ainsi la paix impossible..

Le conditionnel n'appartient pas exactement qu'aux palestiniens qui se sont fait expulsés de leurs maisons en 48, et à qui on n'accorde même pas le droit d'avoir de nouveau les frontières de 67.

Ca fait 60 ans que cette situation dure, il serait peut être temps de se demander qui veut vraiment quoi, dans ce conflit. Maudire le Hamas aujourd'hui, c'est faire semblant d'avoir oublié que par le passé, c'est le Fatah qui fut "maudit". Rien de tel que de créer soi même un démon pour ensuite le pourchasser...